Alain Bilicki “Continuer à solidifier les fondations de l’Arago”

Interview

Alain Bilicki "Continuer à solidifier les fondations de l’Arago"

Bonjour Président Bilicki, avant d’évoquer le bilan sportif à la mi-championnat, pouvez-vous nous parler de cette décision de ne pas reconduire le contrat de Luc Marquet qui arrive à échéance en juin prochain.

Cela a été une décision difficile à prendre, car Luc Marquet est vraiment quelqu’un que j’apprécie sur le plan humain. Son investissement dans le club a été à la hauteur du projet que nous avons voulu construire ensemble. Malheureusement, force est de constater que sur le plan sportif, l’Arago n’est pas au niveau attendu par nos partenaires et nos supporters, donc je pense qu’il est nécessaire de repartir sur un projet différent.

Mais, je le souligne, Luc Marquet reste un entraîneur pour qui j’ai un énorme respect et qui de toute façon demeure une figure majeure de l’Arago.

Et sur les rumeurs que nous avons pu lire autour d’une possible venue de Benjamin Toniutti à l’Arago ?

Quel Président de club ne rêverait pas d’avoir Benjamin Toniutti dans son effectif ? J’ai compris qu’il avait prolongé son contrat dans son club polonais donc ce n’est pas un sujet d’actualité. Mon actualité, par rapport au groupe professionnel, c’est de construire un budget pour l’équipe de la saison prochaine.

Et à propos de construction d’équipe, on lit également des noms d’entraîneurs dans les médias pour la prochaine saison.

Par respect pour l’ensemble des personnes qui s’investissent pour le club et, également, pour les différents candidats, je ne ferai aucune communication à ce sujet avant la fin de saison et ne commenterai aucune rumeur. Je souhaite aussi que le staff et les joueurs puissent travailler avec un maximum de sérénité.

Pour revenir sur le sportif, d’un point de vue plus collectif, quel bilan faites-vous de la phase aller de l’équipe professionnelle.

C’est bien sûr décevant, car nous avions pour ambition, le top 4 à la fin des matchs aller pour espérer une montée en puissance de l’équipe en vue des play-offs. Nous sommes actuellement 9eme, donc, de ce point de vue, l’on peut considérer que l’objectif n’est pas atteint.

Après, je pense que nous n’avons peut-être pas anticipé toutes les contraintes de cette saison particulière.

C’est-à-dire ?

Je vous donne quelques exemples. En semaine nous devons composer pour nous entraîner avec le rythme des scolaires du collège Jean Moulin avec qui nous partageons la salle Vié, ce qui est contraignant pour les créneaux horaires et l’organisation des plannings d’entrainement.

Autre exemple, la surface au sol de la salle est moins souple qu’un « taraflex », ce qui génère, de fait, des contraintes articulaires importantes à la réception de chaque saut. Il faut savoir qu’un joueur saute en moyenne 200 fois par entrainement. Je vous laisse imaginer l’impact physique cumulé tout au long de la saison. Cette situation a contraint le staff à adapter les entrainements, les phase de musculation, de récupération, de soins, tout est lié et mis bout à bout ces éléments pèsent forcément. Après nous ne cherchons pas d’excuses, mais ce sont des faits.

Je tiens quand même à souligner l’excellent travail réalisé par la mairie pour nous permettre de fonctionner sur la salle Maurice Vié.

« Ce n’est pas un hasard si nos victoires ont été obtenues au gymnase Vié où l’ambiance était la plus chaude »

On peut évoquer aussi l’ambiance durant les rencontres.

Oui, le volley est une discipline où les joueurs se nourrissent de l’énergie du public. Je reste persuadé qu’au Barrou avec la proximité et le soutien du public nous n’aurions jamais perdu les 5eme manches contre Paris ou Saint Nazaire. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si nos victoires à domicile ont été obtenues au gymnase Vié où l’ambiance était la plus chaude.

Qu’est ce qui a manqué pour ne pas être dans l’objectif fixé à la mi-saison ?

Quand on regarde, les oppositions de la phase aller, il ne manque finalement pas grand-chose. Nous sommes à 6 points de la 5eme place. Quand je pense à la contre-performance contre Cannes à domicile et les points perdus contre Saint Nazaire, Paris ou le Plessis-Robinson, trois rencontres à notre portée, nous serions dans le bon wagon et dans nos objectifs.

Après, je continue à avoir confiance dans ce groupe pour deux raisons.

La première est qu’il a démontré qu’il savait voyager avec quatre belles victoires à l’extérieur et dans le contexte de la saison, c’est essentiel.

L’autre est que ce groupe s’est constitué il y a à peine cinq mois, il vit et travaille bien et je pense qu’il a vraiment le potentiel pour devenir de plus en plus performant au fil des semaines.

Faire une bonne saison régulière, c’est bien, mais ce qui compte, c’est d’être performant en play-off. Cela s’est encore vérifié la saison dernière avec Saint Nazaire 8eme de saison régulière qui remporte, au final, le titre de champions de France contre toute attente.

« Cette équipe doit passer du courant alternatif au courant continu »

Ce qui marque, c’est cette irrégularité de l’équipe d’une rencontre à l’autre, voire même durant une même rencontre.

Oui, c’est clairement un axe sur lequel on doit travailler : faire performer les joueurs en même temps. C’est possible, puisque nombre d’entre eux ont su être brillants ponctuellement, mais il faut que tout le monde gagne en régularité. La victoire contre Poitiers a donné, je crois, un aperçu de ce que peut valoir cette équipe qui doit passer du courant alternatif au courant continu.

« Faire du Barrou le cœur battant de la ville de Sète les soirs de match de l’Arago »

Puisque l’on parle de 2025, quelles sont les perspectives pour le club ?

Tout d’abord, c’est de continuer à solidifier les fondations de l’Arago, je pense, notamment, à la structuration de notre organigramme pour optimiser toutes nos ressources et développer la dimension marketing et commerciale.

Ensuite, l’enjeu c’est de préparer au mieux notre arrivée dans le Barrou rénové.

Au club, nous travaillons dur chaque jour pour que ce retour soit une pleine réussite et que nous puissions exploiter au mieux le magnifique lieu qu’il va constituer. Nous faisons tout, pour qu’il devienne l’outil parfait pour la préparation de l’équipe, mais également nous faisons le maximum pour qu’il puisse accueillir, au mieux, nos partenaires et nos supporters.

L’objectif est simple, faire du Barrou le cœur battant de la ville de Sète les soirs de match de l’Arago.

Et sur le plan sportif quelles sont les perspectives.

Comme je l’ai indiqué, nous avons la 10eme masse salariale du championnat. Pour rivaliser avec les formations les plus riches et lutter, chaque saison, pour le titre de champion de France, il faut que l’on parvienne à augmenter cette masse salariale de 200 000 euros.

C’est beaucoup et ce n’est pas grand-chose à la fois lorsque l’on connaît les retombées économiques que peut apporter le volley pour un sponsor, l’exemple de Poitiers avec Earvin Ngapeth cette saison est significatif

Je lance un appel aux acteurs économiques, il y a quelque chose à construire de fabuleux ces prochaines saisons, rejoignez-nous, vraiment vous ne le regretterez pas.

Enfin, je souhaite remercier les supporters qui sont venus nous soutenir sur la première partie de saison.

Merci pour votre fidélité, nous aurons encore besoin pour la phase retour et les play-offs et dès ce dimanche dans le derby contre Montpellier !