Repéré par Christophe Lefel, le responsable du Centre de Formation de l’Arago, durant un stage estival de beach volley, Tom Picard possède un parcours assez atypique, ancien du centre de formation du club d’Istres… en football, il signe sa première licence de volley à 19 ans en intégrant le CFC de l’Arago.
Doté d’une énorme éthique de travail et d’une mentalité irréprochable, il a la redoutable tâche de suppléer les habituels titulaires Baptiste Geiler et Moritz Karlitzek en réception-attaque depuis le début de saison.
Il nous parle de son parcours dans le volley, son expérience au sein de notre Centre de Formation et ses ambitions pour la saison en cours.
Bonjour Tom, parle nous de ton parcours comme volleyeur.
J’ai rejoint le Centre de Formation de l’Arago à 19 ans, en 2017, suite à un stage de beach estival encadré par Christophe Lefel qui aimait bien ce que je faisais et m’a proposé d’intégrer le CFC. J’étais alors en STAPS spé volley à l’Université de Montpellier encadré par Françoise Theule (responsable de l’Aragoland) et je côtoyais déjà des joueurs du CFC comme Pierre Bouleau ou Lucas Doste.
J’ai accepté la proposition et j’ai gravi peu à peu les échelons, de la pré-nationale où j’évoluais avec Matt Garcia et Hugo Fouillade, jusqu’à l’équipe de Ligue A, dont j’ai commencé à intégrer le groupe en 2019 avec Mladen Kasic.
Qu’est ce que cela fait justement quand on te propose de signer un premier contrat pro ?
J’étais vraiment content de pouvoir signer avec l’Arago qui m’avait fait grandir et où j’avais évolué depuis le début.
Finalement l’Arago, c’est à ce jour ton unique club de volley.
Oui on peut dire cela. (sourire)
Et sur les années passées au centre de formation quel regard portes tu ?
C’était super, je me suis régalé durant toutes ces années. J’ai fait beaucoup de rencontres avec des gars top, Matt [ Garcia ndlr] et Hugo [ Fouillade ndlr ] par exemple, mais aussi, Tibo [ Rippert] ou Cheikh [ Diop ndlr ] qui s’entraînent également avec le groupe pro et bien d’autres qui ne sont plus là mais avec qui je reste en contact.
Le fait de développer cette amitié nous a permis de bosser encore davantage car nous étions une bande de potes, et a contribué à nous tirer vers le haut. On a pu travailler dans un cadre qui nous a vraiment permis de progresser.
Quand tu parles de cadre, tu évoques l’environnement humain et les infrastructures ?
Au niveau des infrastructures, nous sommes bien servis mais aussi humain avec d’excellents entraîneurs.
L’Arago, c’est de surcroît un club très familial et on a été très bien entourés avec des personnes comme Guy Sbarra [ directeur du centre de formation ] qui sont très proches de nous et nous soutiennent depuis le début. Cela a vraiment compté.
Je me suis régalé durant toutes ces années au centre de formation
Revenons à l’actuelle saison, tu joues régulièrement titulaire au sein de l’équipe, comment vis tu cette situation avant et pendant les matchs ?
Au niveau de la préparation que je sois titulaire ou pas, cela ne change rien, je prépare toujours mon match de la meilleure des manières pour toujours apporter le maximum.
Au fil des rencontres, le fait d’être plus souvent titulaire m’a permis de prendre plus d’assurance. On travaille tellement dur à l’entraînement depuis des années pour jouer, justement, quand on a la possibilité d’être sur le terrain, il faut tout donner pour l’équipe ce qui est primordial.
Tu as évoqué l’entraînement, en volley, peut-être plus que dans d’autres sports collectifs, la densité que l’on y met est essentielle pour être performant en match. Pour l’obtenir, il est indispensable que les titulaires aient en face d’eux une forte opposition. Cette saison, les jeunes vous jouez parfaitement ce rôle, peux-tu nous en parler ?
C’est important d’avoir un gros collectif. C’est cela qui est bien à l’Arago, c’est que l’on peut faire de belles oppositions à l’entraînement et à notre niveau progresser. Pour nous les jeunes, c’est parfait et je pense que d’aller taquiner les titulaires, cela tire tout le monde vers le haut. A l’entraînement cette saison, les jeunes on a vraiment bousculé les titulaires pour gagner les oppositions et cela les a fait jouer à fond. C’est ce qui permet de bien travailler.
A ton niveau individuel, le fait de côtoyer des joueurs qui ont une grosse expérience est ce que cela t’apporte ?
Oui évidemment. Par exemple, depuis que Baptiste Geiler est revenu au club, je vais souvent lui poser des questions, il me donne des conseils et moi je suis prêt à l’écouter. Avec son palmarès et son parcours, il a une énorme expérience et il y a plein de bonnes choses à prendre à mon niveau. Il a une palette technique énorme et moi j’adore apprendre de joueurs comme lui.
A l’entraînement, les jeunes on a vraiment bousculé les titulaires pour gagner les oppositions.
A propos de palette technique , tu arrives bien à négocier des situations difficiles en attaque. Ce résultat, c’est quoi, le travail, le fait d’avoir du temps de jeu, la confiance ?
Le gain de confiance, c’est important, quand on se retrouve face à des blocks formés en match. Même si tu as vécu 10 000 fois la situation à l’entraînement, ce n’est pas la même chose, c’est beaucoup plus compliqué.
De pouvoir enchaîner les matchs, cela permet de t’ouvrir l’esprit et de retrouver des choses que tu as travaillé à l’entraînement justement. Par exemple, Moritz avec un block à trois face à lui, il va rentrer comme s’il n’y avait personne (rires) moi, il va falloir que je trouve d’autres solutions, soit une ouverture, soit travailler avec le block, faire un block soutien par exemple, pour que l’on conserve la possession de la balle.
Le fait de jouer régulièrement m’apporte évidemment plus de sérénité sur ce genre de situation.
Comment tu vois la fin de saison régulière ?
On va essayer d’aller chercher un maximum de points, aucun match n’est facile, mais Tours et Montpellier que l’on va jouer, cela va forcément être très compliqué.
Le but c’est vraiment d’être le mieux classé possible, pour espérer une place européenne mais aussi pour recevoir en play-off. De terminer 2eme ce serait vraiment bien, car cela nous garantirait de recevoir sur les deux premiers tours. Maintenant cela ne va pas être simple, mais on va tout donner pour y arriver.
Comme tu es à l’Arago depuis plusieurs saisons, tu as dû comprendre l’importance de ce derby à Sète.
C’est sûr que c’est un match très important, déjà au CFC quand nous affrontions Montpellier, c’était des matchs à gagner. Finalement , il n’y a rien qui change, hormis l’ampleur de la rencontre. Au match aller nous avions perdu 3-0, on attend de les recevoir pour leur rendre la pareille !
On te vois souvent discuter après les rencontres avec des spectateurs, tu connais beaucoup de personnes dans le public ?
Comme cela fait 4 ans que je suis ici, je me suis fait pas mal d’amis, donc je retrouve des personnes que je côtoie par ailleurs, mais il y a également les supporters. On en connaît pas mal, et je pense que c’est important de continuer d’aller les voir après les rencontres, car ils nous soutiennent et c’est nécessaire de leur rendre ce qu’ils nous donnent.
Tu as justement quelque chose à leur dire avant Montpellier ?
Venez nous encourager comme vous le faites si bien depuis le début de saison. Cela fait vraiment plaisir après le covid d’avoir une salle pleine et tout ce soutien.