Nicolas, raconte nous comment s’est faite ton arrivée à Sète.
Pour moi c’était un rêve. Je voulais faire le grand pas et sortir d’Argentine pour venir en Europe. Cela faisait 4/5 ans que j’étais professionnel en Argentine et je ne progressais plus vraiment. J’ai demandé à mon agent de me trouver un club en Europe. Au début, il avait trouvé un club en Suisse, mais rapidement l’Arago a vu mes vidéos et s’est intéressé à moi. Mon agent m’a recommandé de signer à Sète car le championnat français c’était un super championnat, donc c’était mieux pour ma progression d’aller en France.
De mon côté, j’ai regardé des vidéos, les coordonnées de la ville. Quand je suis arrivé à Sète, je suis immédiatement tombé amoureux de la cité, le soleil, la plage, mais le plus important, ce sont les amis que je m’y suis fait. J’y ai rencontré des personnes formidables avec lesquelles je continue à avoir des relations depuis 10 ans désormais.
Quand tu es arrivé, il y avait de la concurrence à ton poste.
Je savais que c’était ma première expérience hors d’Argentine et que cela allait être dur. D’autres joueurs étaient également là pour être titulaires avec des salaires nettement plus importants. Mais mon envie de montrer mon niveau a été la plus forte. Après les deux premiers matchs que l’on a perdu où j’étais remplaçant, le 3eme je suis devenu titulaire et n’ai plus quitté ce statut.
Tu as côtoyé pas mal de joueurs durant ces quatre saisons, quels sont les joueurs qui t’ont le plus marqué.
Je citerais Axel Truthchev, c’est un ami, on s’est vraiment amusé ensemble à l’entraînement avec une belle relation que l’on a construit.
J’ai également eu la chance de côtoyer de grands passeurs comme Guillé Hernan ou Rafa Redwitz que je regardais à la télé quelques années avant. J’ai adoré jouer avec eux. C’étaient deux très grands professionnels.
Tu as progressé année après année lors de tes années à l’Arago, que ce soit en bout de filet, au service, en réception. Comment tu expliques cette progression permanente ?
C’est l’opportunité que m’a donné Patrick Duflos de devenir titulaire puis de me faire confiance. Je suis arrivé à l’Arago à 20 ans, chaque jour j’ai progressé car j’avais cette envie et le fait d’avoir du temps de jeu te permet d’énormément progresser.
La densité du travail à l’entraînement a également joué à ce niveau ?
Oui exactement. Même à l’entraînement, je veux battre l’autre équipe en face, c’est mon état d’esprit avec du respect pour les autres, mais c’est comme cela.
Cette saison 2015 /2016 où vous êtes vice-champions, dis-nous les images fortes qui te reviennent.
Grâce aux joueurs et au staff on a construit une très bonne équipe, stable sur chaque rotation et émotionnellement on avait une très bonne relation. Nous avions une très grosse envie qui s’est concrétisée par cette première place de saison régulière. En play-off nous avions vraiment cet objectif d’aller au bout mais malheureusement on perd cette finale contre Paris. C’est vraiment dommage que cela n’ait pas été une série de deux ou trois matchs…
Je me souviens également de cette présence des supporters de l’Arago, ce sont les meilleurs supporters de France et aussi le fait que mon père soit venu me voir jouer en demi-finale et en finale (Marcelo Mendez le père de Nicolas est l’un des plus grands entraîneurs du monde qui entraîne cette saison le club polonais de Benjamin Toniutti)
A Sète quels étaient les endroits où tu avais tes habitudes.
Moi, j’aimais aller au Mont Saint Clair à la croix avec ma boisson préférée, le maté. Là, je m’asseyais au pied de la croix et je regardais tout Sète. Pour moi, c’est le meilleur endroit de la ville.
Est-ce que tu pourrais envisager d’acheter un logement à Sète pour y revenir à la fin de ta carrière ?
Sète j’adore ! J’aimerais beaucoup habiter à Sète, mais je voudrais ne pas être trop loin de ma famille qui est en Argentine et eux ne parlent pas trop français. Donc il faut prendre en compte toutes ces dimensions. Mais Sète, c’est vraiment un endroit pour y vivre toute sa vie avec sa famille.
Allez on va changer de compétition et de continent, parle nous de ces JO de Tokyo et de cet exceptionnel parcours avec l’Argentine, conclu par cette médaille de bronze.
Pfffff difficile d’en parler. C’est la plus grande chose qu’un sportif puisse espérer. C’est quelque chose d’incroyable, je me suis battu pour arriver à cette compétition.
Bien sûr l’image qui reste est d’avoir gagné la médaille, cette photo avec mon père (qui était le sélectionneur de l’Argentine), mais après chaque jour, chaque moment là-bas, c’était spécial. Ce dont je me souviens surtout, c’est le chemin parcouru et les sacrifices pour y arriver.
Parlons du match de dimanche et ta venue au Barrou avec le Paris Volley, comment tu le vois ?
On a encore la possibilité de se qualifier en play-off, mais l’on doit gagner à Sète. Nous allons tout donner pour gagner à l’Arago… malheureusement pour les supporters de Sète que j’aime beaucoup. Mais c’est comme ça. Sète est une équipe en réussite, cela va être très dur dans la salle avec l’ambiance. Cela sera dur et comme toujours spécial pour moi de revenir au Barrou, de revoir les dirigeants, les supporters et ces personnes dont je suis très proche.